
Le récit de ma
vie

D'un rêve d'enfant à une réalité
L'éveil
Lorsque nous sommes enfant, nous avons une multitude de métiers en tête allant de pompier à médecin en passant par pilote.
Alors ce qui faisait sourire mes parents lorsque leur enfant de huit ans leurs soutenait l'idée qu'il voulait être pilote fut une tout autre affaire pour moi.
J'ai passé des heures et des heures à regarder des vidéos sur YouTube et ai ainsi découvert les simulateurs de vol.
Véritable outil d'immersion et de rêves, FSX (Flight Simulator X) n'a fait qu'augmenter cet attrait en le transformant en passion, si bien que je ne pouvais m'empêcher de regarder par la fenêtre lorsque j'étais à l'école.
Contempler ces traînées majestueuses peindrent cet océan d'azur.
Du simulateur au DR400
Si FSX fut un outil d'apprentissage durant ma jeune enfance, il était temps de rentrer dans le monde réel.
Septembre 2013, j'ai 14 ans et entame alors le BIA (Brevet d'Initiation Aéronautique).
Je suis élève en 3 ème et mon collège propose de passer ce fameux BIA en partenariat avec l'aéroclub de Bourg En Bresse.
Rapidement mes rêves font place aux lois de la physique et de l'aérodynamique, un sacré challenge lorsque l'on à cet âge là.
Mon instructeur était un ancien de l'armée de l'air, instructeur sur mirage F1 et commandant de bord sur Focker 100 il mettait un point d'honneur sur la rigueur et la connaissance. Une personnalité forte ,mais possédant des connaissances sans limite.
Il connaissait mon projet ainsi que ma motivation et m'invita à rejoindre l'aéroclub à l'issue de ma formation BIA.
Juillet 2014, Bia en poche je file m'inscrire à l'aéroclub de Bourg en Bresse où je commence sans attendre à prendre mes premiers cours de pilotage.
Mon avion, un Robin DR221 train classique, cette merveille était un régal à piloter.
Il est assez loquace de se dire que l'ont pilote un avion alors que nous ne savons même pas conduire une voiture à cet âge là.
Dix heures de vols plus tard, c'est l'heure du premier Solo. C'était une belle fin d'après-midi d'hiver, où le soleil couchant laissait apparaître une douce lumière rosée et une visibilité impeccable pour un mois de mars.
Je rentrait d'un vol local avec le F-GLDO un DR400 120 chevaux ainsi que mon instructeur. Ainsi que nous approchions du parking il me demanda si je me sentais prêt à partir en solo.
Tout de suite, mon coeur s'emplit de joie d'émotion et de stress. Alors que mon instructeur descend de l'avion, je me concentre et j'effectue toutes les check-lists et actions que j'ai appris jusqu'ici.
Je me souviendrai toute ma vie de la sensation de ce premier décollage seul à bord et, de ce vol qui en à découlé, ainsi que cette sensation de liberté et de bien être.
Retour au sol après un atterrissage sans encombres, je fais la photo et je reçois une montagne de farine sur la figure.
Après cela, nous continuons la formation jusqu'à mon Brevet de base en octobre 2016.
Ce premier brevet m'a permis de voler seul à bord dans un rayon de 30km autour de mon aérodrome.
Je suis alors en terminale Scientifique et se pose la question des fameux choix d'orientations. Certains de mes professeurs n'ont pas cru en mon rêve. Mais je n'ai jamais cessé de croire en mon projet, je fermais les yeux et je m'imaginais a bord d'un avion volant vers ma prochaine destination.
Mais à cette heure, il faut se concentrer sur le BAC.
Le Bac scientifique en poche, je décide de m'envoler pour LONDRES afin d'augmenter mon niveau d'anglais, langue obligatoire pour le métier de pilote.
Mais avant de m'envoler pour cette merveilleuse ville, je décide de travailler chez Mcdonalds en cuisine afin de mettre de l'argent de côté pour ma vie à LONDRES, pas de soirées post Bac pour moi.
Six mois qui m'ont permis de réfléchir à la suite de mon parcours, c'est alors qu'une multitude de questions se posent dans ma tête.
Comment vais-je faire ??
Première solution la formation intégrée, solution complète permettant d'acquérir toutes les certifications et licences nécessaires.
Le souci principal avec cette voie, le tarif. En effet plus de 100 000 euros pour une formation intégrée ce qui n'est pas acceptable pour ma banque ni assurable par ma famille.
Après de longues réflexions j'ai trouvé la solution parfaite pour moi, le modulaire.
Cette dernière me permettra d'étaler ma formation et d'emprunter beaucoup moins.
Prochaine étape le PPL, étant donné que ma formation c'est arrêté au brevet de base il me manquait au moins une bonne vingtaine d'heures de vols pour passer ce fameux examen.
Mais tout cela à un coût, et je ne voulais pas emprunter pour ce PPL. J'ai trouvé un travail de caissier afin de payer ces heures.
Avec mon premier salaire, j'ai pu reprendre ma formation et débuter les navigations.
C'est ainsi que le 31 aout 2018 après 3H15 de vols, j'obtiens enfin ma licence de pilote privé PPL.
Il est donc grand temps de passer l'ATPL théorique.
L'ATPL théorique, un réel défi
l'ATPL théorique fut pour moi un réel défit et un tournant dans ma vie.
Le fait est que j'ai choisi de passer l'TAPL à distance afin de réduire les coûts.
C'est donc le 17 septembre 2018 que je pars pour Paris accompagné d'un très bon ami qui a décidé de faire cet ATPL à distance avec moi.
A l'issue de deux semaines de cours d'ATPL, l'institut MERMOZ nous dit au revoir et nous laisse avec un carton remplit de 14 livres.
Le plus dur c'est de ne pas savoir par où commencer.
Le lundi suivant à 8H du matin nous attaquons ce fameux ATPL théorique.
Nous commençons par le module 021 (connaissances générale des aéronefs).
Notre stratégie était simple, lecture de tous les cours avec fiches de révision ainsi que des entrainements QCM.
Le but était de se fixer un cadre afin d'avancer sereinement et efficacement. Le matin de 8h à 12 était réservé à la lecture de cours et, l'après-midi de 14H à 16h30 était réservé aux QCM de révision.
Nous avons avancé comme cela jusqu'a l'été où nous avons du nous séparer, travailler à l'aéroclub devenant trop contraignant.
Pleine canicule estivale, la suite était tout autre. En effet nous sommes en juillet et il me reste encore six modules à passer, je décide alors de me donner un gros coup de pied et, d'augmenter ma cadence de révision.
Je travaillais alors sans relâche de 9h à 18h tous les jours volets fermés.
Il était assez compliqué de trouver la motivation quelques fois, surtout lorsqu'on regarde ses amis profiter des vacances d'été pendant que nous sommes là à travailler.
Malgré cela, mes efforts ont porté leurs fruits puisque je finis par valider la totalité des 14 modules de l'ATPL théorique.
L'ATPL étant terminé, il me reste encore 70h de vols à effectuer afin d'avoir les minimums requis pour la formation CPL.
Pour y parvenir, je décide de retourner travailler dans la même entreprise que précédemment.
Pendant un an, j'ai monté peu à peu mes heures de vols avec de très belles navigations à la clef.
Septembre 2020 c'est l'heure de la formation pro !!
Une formation que j'effectue chez Astonfly une école de pilotage située en région parisienne.
Je commence par la formation MEP sur Diamond Da42 pour ensuite enchainer sur l'IRME et sur le CPL.
Cette formation fut extrêmement rapide puisque je suis parvenu à la boucler en sept mois.
Mon moment préféré de cette formation restera la MCC que j'ai effectué chez Simtech aviation en Irlande.
C'était du pur bonheur de pouvoir piloter un simulateur de Boeing 737 et d'apprendre les bases du travail en équipage avec différentes situations.
Une très belle fin de formation me faisant toucher du bout des doigts le métier de mes rêves.
Etant donné la période incertaine actuelle, je n'ai toujours pas trouvé de poste me permettant de faire ce pour quoi j'ai décidé de dédier ma vie.
J'ai repris mon ancien poste qui me permet de rembourser mon prêt et de voler, ainsi qu'un deuxième travail chez Aviasim (un centre de simulation aérienne orienté grand public).
Néanmoins, je reste fier du chemin parcouru jusqu'ici, c'est en regardant derrière moi que je me rends compte à quel point cela valait le coup.
Je ne regrette aucun de mes choix et reste confiant face à l'avenir ,car après tout je garde la conviction que je suis née pour cela.
Mon livre aéronautique continue de s'écrire et peut-être seriez-vous la prochaine page ?
"Again, you can’t connect the dots looking forward; you can only connect them looking backwards. So you have to trust that the dots will somehow connect in your future. You have to trust in something — your gut, destiny, life, karma, whatever. This approach has never let me down, and it has made all the difference in my life"
Steve Jobs